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Label DD&RS : quand les étudiants auditent les écoles sur leur RSE

Depuis 2015, le label DD&RS vise à valoriser les démarches RSE des écoles et des universités. Pour l'obtenir, il faut passer devant des auditeurs, dont des étudiants !

« Nous avons étudié beaucoup d'éléments différents : le bilan carbone de l'école, son plan d'action pour limiter les déchets, les questions de biodiversité… J'en garde un très bon souvenir », raconte Romain, un étudiant auditeur.
« Nous avons étudié beaucoup d'éléments différents : le bilan carbone de l'école, son plan d'action pour limiter les déchets, les questions de biodiversité… J'en garde un très bon souvenir », raconte Romain, un étudiant auditeur. (iStock)

Par Laura Makary

Publié le 31 oct. 2022 à 09:10Mis à jour le 2 nov. 2022 à 11:20

Faire partie d'une mission d'audit était une évidence pour Romain. Cet élève ingénieur de l'EBI (Ecole de biologie industrielle), à Cergy (95), avait déjà choisi la majeure « Qualité et Réglementation » dans son cursus. « Je suis sensible aux questions de développement durable, alors, quand l'une de mes professeurs m'a parlé de la possibilité d'auditer des écoles sur leur engagement dans ce domaine au travers du label DD&RS, je me suis dit que ce serait intéressant ! D'autant que l'on est entouré d'experts pour nous aiguiller », raconte l'étudiant.

Mais de quoi s'agit-il exactement ? Ce label, qui existe depuis 2015, vise à valoriser les démarches des établissements d'enseignement supérieur et de recherche en matière de développement durable et de responsabilité sociétale. Pour l'obtenir, l'école ou l'université doit candidater (une autoévaluation en ligne), puis reçoit un jury d'auditeurs, composé d'étudiants et de personnels d'autres établissements. Début 2022, 19 grandes écoles et 9 universités avaient décroché ce label exigeant. Citons Grenoble Ecole de Management, l'université de La Rochelle, les Mines Saint-Etienne, UniLaSalle, Kedge Business School ou encore l'Insa Lyon.

10 à 20 jeunes formés chaque année

« La présence d'un étudiant dans les équipes d'audit fait partie intégrante du dispositif ! L'an dernier, nous en avons formé quatorze, mais l'on devrait passer à une vingtaine cette année », explique Hugo Lepee, responsable territorial Nord du Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire (Reses). L'association a conçu un module de formation en ligne pour ces auditeurs en herbe. Objectif : maîtriser le référentiel du label qui intègre les dix-sept objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU.

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Après la courte formation en ligne, Romain s'est retrouvé en février 2022 plongé dans le grand bain : rendez-vous dans une école d'ingénieurs bretonne, pour l'auditer. Concrètement, il a fallu passer en revue dans le détail les différentes démarches de l'établissement, en suivant le référentiel et le dossier remis.

« Nous avons étudié beaucoup d'éléments différents : le bilan carbone de l'école, son plan d'action pour limiter les déchets, les questions de biodiversité… J'en garde un très bon souvenir », raconte Romain. L'expérience l'a aidé à développer son esprit critique, mais aussi à s'affirmer, à prendre la parole, à poser des questions. « Et c'est une bonne façon de comprendre la façon dont les établissements fonctionnent », détaille l'étudiant, qui recommande aux étudiants de tenter l'aventure, malgré la charge de travail.

Légitimité et compréhension

Car pour les jeunes concernés, ce travail bénévole représente pas mal d'heures d'investissement. « C'est sûr que cela les mobilise. Cela se fait aussi à côté des cours, des projets, des événements… Ils doivent être motivés », acquiesce Aude Distel, chargée de mission DD&RS à l'Ecole nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg (Engees). Tous les ans, elle réussit tout de même à convaincre quelques ingénieurs en herbe de son établissement de s'embarquer dans cette mission ponctuelle.

Caroline a répondu à l'appel. Ce que cette future ingénieure de l'Engees a le plus apprécié : la place laissée aux étudiants au sein de l'équipe d'auditeurs. « Au départ, je ne me sentais pas forcément légitime. La formation est assez courte et générale ; tant que l'on n'est pas face aux documents, cela peut paraître un peu flou. Une fois dans le bain, je me suis sentie à l'aise, les autres auditeurs nous laissaient la parole, il n'y avait aucun jugement. Apporter un point de vue étudiant est vu comme un plus », confie-t-elle, après avoir étudié les démarches d'une école de commerce du sud de la France.

Même constat positif pour Emma, actuellement étudiante à AgroParisTech, qui a audité « deux écoles d'ingénieurs généralistes » : « C'était très intéressant de toucher au monde de l'audit, de comprendre comment les établissements lancent des projets, leurs enjeux… Cela a demandé beaucoup de travail, mais je ne regrette pas du tout de l'avoir fait ! »

Classement : les écoles les plus engagées sont...

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Laura Makary

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