Des étudiants de grandes écoles dont HEC ont lancé en 2018 le Manifeste pour un réveil écologique. Une pétition signée par plus de 32 000 jeunes, intimant notamment aux écoles d’intégrer davantage la transition écologique dans leurs cursus. Un appel qui semble avoir été entendu.

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Pour François Collin, à HEC, l’établissement était déjà mobilisé. «Mais l’appel des étudiants a été un accélérateur», reconnaît celui qui a été nommé depuis directeur de la stratégie climat et environnement. L’ensemble des étudiants du programme grande école doit suivre un parcours obligatoire de 200 heures liées à la transition écologique. Les premières années suivent une fresque pour le climat depuis la rentrée 2020, un atelier permettant de mieux comprendre le dérèglement climatique. Et lors de la dernière année de spécialisation, les étudiants peuvent choisir d’intégrer le MSC Sustainability and Social Innovation, destiné aux candidats qui souhaitent façonner des entreprises durables.

À HEC, les cours ne prennent pas suffisamment en compte les enjeux climatiques, la finance verte est trop peu abordée par exemple 

Louis Fidel, étudiant à HEC et signataire du Manifeste pour le climat

«Insuffisant», estime Louis Fidel, étudiant à HEC et signataire du Manifeste qui estime que ce MSC ne permet pas d’associer l’ensemble des élèves au défi écologique. «Le sursaut de HEC n’est pas anecdotique. C’est une réelle ambition de l’école d’intégrer la transition écologique, néanmoins les cours ne prennent pas suffisamment en compte les enjeux climatiques, la finance verte est trop peu abordée par exemple». Pourtant lors du premier classement des établissements les plus écologiques du Figaro Étudiant paru en juillet dernier, HEC occupait la première place. Et la rédaction a pu voir dans son enquête le chemin parcouru. La plupart ont pris conscience de l’enjeu.

C’est le cas par exemple de l’Edhec qui a créé un double diplôme avec l’école d’ingénieurs Mines Paristech sur le changement climatique et la finance durable, proposé à la rentrée 2021. «Le changement climatique était un sujet de niche mais il devient central au sein de l’enseignement supérieur», constate Michelle Sisto, directrice du PGE et master de l’Edhec.

Recyclage et tri à Grenoble EM

Les établissements tendent aussi à rendre leurs campus plus responsables. À Grenoble EM, «nous avons mis en place un partenariat pour le recyclage du matériel informatique, un approvisionnement en électricité renouvelable, la collecte et le tri des déchets», égrène Vanessa Barbier, chargée de mission développement durable et responsabilité sociétale de l’école.

Un label pour le développement durable

Par ailleurs, on peut souligner le label DD-RS, créé par des universités, des grandes écoles, le ministère de l’Enseignement supérieur, celui de la Transition écologique, et le Réseau français des étudiants pour le développement durable. Audencia, Kedge et l’Inseec ont déjà adhéré.

Enfin, de nouvelles écoles vont même jusqu’à se spécialiser dans le développement durable, comme l’ESI Business School, née en 2017, «qui y consacre 50 % de son enseignement total, de la première à la dernière année d’études», assure Gad Chetboun, directeur pédagogique à l’ESI.